Concrètement...
Suites à différents coups de téléphone satellite, Raphaële :
Depuis le début de cette aventure, Alexandre et Inti nous font partager leurs émotions, les moments "forts" qu’ils traversent, leurs différentes rencontres et nous préservent des difficultés de leur vie quotidienne. Probablement par pudeur. Nous avons eu Alexandre et Inti à plusieurs reprises jeudi 6 et vendredi 7 août par téléphone satellite. Nous allons essayer pour une fois de vous rendre compte de la situation telle qu’elle est, concrètement.
Jeudi 6 août : comme vous pourrez l’apprendre dans le nouveau texte sur le carnet, ils ont quitté le golfe des Peines. Une houle terrible a déferlé sur eux avec des vagues de 3 à 4 mètres. Dès leur entrée dans le Seno Pulpo, les fameux williwaws toujours aussi dangereux, sont apparus. Malgré ces conditions ils sont parvenus à parcourir 15 milles. Le plus important alors était de trouver un abri pour la nuit. Ils se sont rendus compte que ce serait tout simplement mission impossible. Ils ont dû alors laisser leurs kayaks à l’eau et se frayer un chemin avec leurs haches dans la forêt. Seul moyen, se créer eux-mêmes une clairière. Difficile de s’imaginer Alexandre et Inti couper des arbres au milieu d’une forêt sous une pluie torrentielle, un tonnerre qui gronde et résonne dans tous les canaux, un vent impressionnant, pour pouvoir enfin installer leur tente. Précisons que la présence d’orages en Patagonie et qui plus est en plein hiver austral est une chose exceptionnelle.
Vendredi 7 août au matin, la navigation est impossible. Ils décident d’aller mettre leur kayak à l’abri. Ils découvrent que le gouvernail du kayak d’Inti à pris un choc. Compte tenu de la résistance de leur matériel, cela nous donne une idée de la violence des conditions... Ils ne savent pas combien de temps il pourra encore tenir le coup.
Depuis la France, en plein été, se rendre compte de leur situation n’est pas chose aisée. Quelques images donc :
les conditions météo sont tellement mauvaises qu’ils ne voient même pas l’autre côté du canal.
« Ce canal est d’orientation nord-sud : en regardant à l’est, les vagues vont vers le sud et en regardant à l’ouest, les vagues vont vers le nord… » Une double direction qui n’est pas très bon signe.
L’humidité permanente met leurs nerfs à rude épreuve. Inti nous en avait déjà parlé dans ses carnets (http://patagonia2009.com/expe/Extra...) et Alexandre nous a dicté hier soir un texte intitulé "Faits comme des rats" que vous pourrez lire dans les prochains jours dans les carnets. En attendant, sachez seulement qu’ils vivent dans l’humidité depuis quelques semaines, que faire un feu est impossible, que leurs combinaisons de survie prennent l’eau et que même les carnets d’Inti commencent à en souffrir !
Les mots ne suffisent pas pour vous rendre compte de la situation dans laquelle sont Alexandre et Inti. Nous voudrions faire tellement plus... Espérons toutefois que ces quelques lignes vous ont permis de partager, pour une fois, le moins bon également...