Les Nomades de la mer
José Emperaire
Ce livre est une référence à propos des Indiens de Patagonie. Longtemps il ne fut que difficilement trouvable, mais en 2003 les éditions « Les Serpents de mer » eurent l’excellente idée de rééditer cette sommité en la matière. Il n’y a donc plus de problème pour le trouver et ne pas le lire serait un oubli dommageable.
En effet, José Emperaire fut le dernier ethnologue à s’intéresser aux indiens Kawesqars (Alakalufs) vivant, grosso modo, du Golfe des Peines au canal Beagle. C’est en 1946 qu’il part à Puerto Eden pour partager la vie d’un de ces groupes d’Indiens.
José Emperaire est un scientifique, membre du CNRS, et appliquant toutes les méthodes, alors dites modernes, de l’ethnologie. Ce livre est le compte-rendu de ces deux ans passés en compagnie des Kawesquars (Alakalufs).
Par la suite, il se tourne vers l’archéologie afin d’approfondir ses recherches, accompagné par sa femme Annette Laming-Emperaire, elle-même archéologue. En 1958 il trouve la mort suite à l’éboulement d’une tranchée creusée pour les besoins de ses recherches. Sa femme, également suite à une mort accidentelle, décède en 1977.
Les Nomades de la mer est un livre se lisant tel un roman. Les descriptions du paysage de la côte patagonne chilienne sont tout à fait remarquables et d’une poésie rare. L’auteur emploie un terme qui m’a semblé d’une justesse incroyable pour décrire ces paysages de forêts, glaces et montagnes : « l’extravagante géographie ». José Emperaire, en plus d’être un scientifique, se doublait d’un écrivain au talent non feint. Ce livre contient une somme d’informations qui pour certains se révéleront une source de recherches, pour d’autres, comme moi, une source de rêve, de respect et d’aide à la réflexion sur la portée de nos actes et de nos jugements.
Cette édition est complétée par un prologue écrit par Annette Laming-Emperaire, seulement publié en espagnol dans une revue en 1963, et par une préface, contemporaine, rédigée par Dominique Legoupil, ethno-archéologue au CNRS.
Editions Le Serpent de mer, 2003 (1955 pour la première publication en français, 1963 en espagnol), 348 p., français